Tu te méfieras des droits d’entrée élevés

Des droits d’entrée élevés sont à regarder de près.

Les droits d’entrée élevés : un mauvais signal

Certains réseaux se faisaient fort d’assurer des formations au coaching en échange de droits d’entrée atteignant souvent 50 000€. Ces réseaux n’apportent pas de clients mais seulement ces formations dont le prix semble du coup très élevé… La partie commerciale reste à la charge du franchisé, qui est supposément aidé par la notoriété du réseau. Or le franchiseur ne se révèle pas toujours très probante sur le terrain… !

« Quand on demande de payer 50 000 € de droits d’entrée, il faut être méfiant par principe. Mon expérience m’a appris qu’au-delà de 25 000, 30 000€, les droits d’entrée sont trop élevés. On est souvent en présence d’un franchiseur qui a besoin de faire rentrer du cash rapidement », prévient Maître Bensoussen. Plus préoccupés de faire rentrer des adhérents que de développer réellement leur enseigne, ces réseaux peuvent aussi disparaître subitement. Dans ce cas, il est impossible de se faire rembourser.

Ces déceptions cuisantes peuvent réellement mettre des franchisés de bonne foi en difficulté financière.

Un exemple dans le secteur du coaching

Un exemple récent : une franchisée a récemment poursuivi au tribunal un tel réseau de coaching. Cette jeune consultante indépendante gagnait correctement sa vie dans le secteur de la production audiovisuelle. Mais souhaitait élargir son carnet d’adresses et surtout quitter Paris.

Sur un site d’emploi, elle est attirée par une publicité qui la conduit sur le site d’une société intermédiaire entre des réseaux de franchise et des indépendants. Son interlocuteur lui propose de rejoindre un réseau de conseil. Séduite par l’idée de s’associer à des partenaires solides et d’élargir son champ d’activité, Madame X se rend à un rendez-vous. A l’issue du rendez-vous, on lui explique qu’elle a le bon profil et qu’elle est acceptée.  « Une façon de retourner subtilement le rapport de forces » estime-t-elle. « On me place en position de demande alors même que je suis l’acheteur, puisque je vais payer des droits d’entrées. »

Les promesses du franchiseur…

Au téléphone, on lui présente de réseau comme le numéro 1 français du conseil en management, avec un business plan prévisionnel très convainquant. Les droits d’entrée de 30 000 € semblent modérés au vu du business plan prévisionnel, bien supérieur à son propre chiffre d’affaires. Le réseau emploie des « développeurs », des commerciaux qui vont chercher les contrats. Après un deuxième rendez-vous à Lyon avec l’un des associés, elle s’engage avec la promesse d’une formation pour devenir elle-même développeur en marchés publics. Elle estime aujourd’hui que les techniques de PNL ont permis à son interlocuteur de la convaincre en jouant sur sa corde sensible, les valeurs, l’éthique professionnelle. Plus tard, en échangeant avec d’autres franchisés déçus, elle découvrira que chacun d’entre eux a eu une présentation du réseau adaptée à ses propres objectifs.

Les désillusions

Le réseau est alors constitué d’une majorité de salariés ayant perdu leur emploi, souvent quinquagénaires, qui veulent rebondir professionnellement avec une formation au métier de conseil. Sur Paris, ils sont cinq, en France, une quarantaine. Au final, aucune information détaillée sur la contrepartie des droits d’entrée ne sera jamais fournie, raconte la jeune femme. Les produits et les méthodes du réseau ne lui paraîtront jamais très explicites. En réalité, son activité consiste à répondre à des appels d’offre sur des marchés publics, après une rapide formation. Fournis par le réseau, ces appels d’offre n’ont en réalité rien d’exclusif, puisqu’ils figurent sur les sites d’appel d’offres !

Les membres du réseau se trouvent ainsi en concurrence, ce qui n’est pas très confortable ! Elle constate qu’il n’y a pas assez d’appels d’offre sur le marché pour réaliser le business plan fourni !

La première année, aucun chiffre d’affaires. Plusieurs demandes aboutissent à un refus du réseau de la laisser partir avec un remboursement des frais engagés. Le chiffre d’affaire gagné en trois ans de réseau se montre à 35 000 €, à peine l’équivalent des droits d’entrée, et elle estime que son carnet d’adresse précédent a été perdu après deux ans d’interruption sur son secteur d’origine.

Rejointe en justice par un autre franchisé parisien attaquant en justice, elle n’a pas obtenu raison en première instance, et a porté l’affaire en Appel.